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23 janvier 2006

 213ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE LOUIS XVI
 

 L'homélie de l'Abbé Pépino


L'abbé Eric Pepino et SAR le Prince Rémy de Bourbon-Parme
au sanctuaire St Bonaventure

 

La messe célébrée à la mémoire de Louis XVI a rassemblé plus de deux cent Lyonnais au sanctuaire St Bonaventure. Une affluence inhabituelle pour cet évènement (voir chronique). C'est l'abbé Pepino (cousin de la belle Laetitia) qui a prononcé l'homélie.   Nous la retranscrivons dans son intégralité. A chacun de se faire son opinion.

 

« Monseigneur,

Chers frères et sœur,

 

La page évangélique qui vient d'être proclamée fut vécue - et de quelle manière ! - par celui qui nous rassemble aujourd'hui en ce sanctuaire : le roi Louis XVI. Traîné devant un tribunal inique, condamné par des juges sans loi car sans Dieu, le roi n'a pour réponse que le témoignage de sa foi, suprême rempart face à la folie sanguinaire des révolutionnaires. En digne fils de Saint Louis, il accorde son pardon à tous ceux qui l'ont offensé et c'est dans la paix qu'il monte à l'échafaud en ce 21 janvier 1793 de sinistre mémoire.

Cet événement tragique, parmi tant d'atrocités que la soi-disante mémoire républicaine préfère cacher aux petits Français dans ses leçons d'histoire, eut des répercussions considérables. Et, aujourd'hui, nous sommes les héritiers de ce drame. Pourquoi ? Que s'est-il passé le 21 janvier 1793 ? Certes la mort injuste d'un homme est toujours un scandale mais en éliminant le roi, ceux qui désormais se proclamaient les maîtres de la France, avaient un plan : établir un ordre nouveau qui n'est, en fait, qu'un vaste désordre. L'ordre nouveau reposerait sur un principe que nous venons de commémorer : la laïcité. Ce qui avait fait, depuis le baptême de Clovis et des ses troupes en 496, la grandeur de notre pays n'avait plus droit de citer. Il fallait effacer de la mémoire nationale toute trace de la civilisation chrétienne que nos rois, malgré leurs défaillances personnelles, avaient toujours soutenue et protégée.

Pour cela, une méthode : s'emparer de l'école afin de former des esprits et des intelligences éclairés par les lumières de la raison. Nos nouveaux maîtres allaient, enfin, faire sortir la France de l'obscurantisme, de cet abominable Moyen Age. Et que voyons-nous aujourd'hui ? Des ministres de la République se plaindre de l'ignorance religieuse des petits Français, de l'inculture historique du plus grand nombre. Si cela n'était pas dramatique, nous aurions envie de rire.

La mort de Louis XVI ouvre donc des temps radicalement nouveaux où l'opposition à l'Eglise, à la foi chrétienne, à la famille et plus largement à l'ordre social naturel trouve son point d'aboutissement en notre siècle.

C'est pourquoi, le devoir de piété filiale et de mémoire à l'égard de Louis XVI va au delà du simple événement historique. Il est un appel lancé à tous, en particulier aux jeunes générations, pour que nous demeurions fidèles à l'héritage chrétien, à l'authentique humanisme, à la vérité historique.

Notre société est malade et, l'on est en droit de se poser la question : cette maladie ne serait-elle pas mortelle ? Comment pourrait-il en être autrement quand on se détourne de Dieu qui est l'auteur de la vie ? Décapiter un roi que Dieu, lors de son sacre à Reims, avait oint de la Sainte Ampoule n'était en rien un geste anodin.

C'était la volonté délibérée de se séparer définitivement de la loi divine. C'est le même processus qui, aujourd'hui, sévit et conduit à la défaite de l'intelligence quand des lois sont votées, sous la pression des minorités en tout genre, afin d'établir une société nouvelle affranchie de toute norme morale.

Faut-il sombrer dans le pessimisme ou le fatalisme ? « Non », répond Notre Seigneur dans l'évangile : « Moi-même je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance, ni contradiction ».

Quelle est donc cette sagesse, quel est donc ce langage sinon, comme l'enseigne St Paul, le langage de la Croix ? Permettez-moi de citer ici les propos de notre Saint-Père le Pape Benoît XVI adressés aux jeunes à Cologne en août dernier :

 

« Dans le monde présent, Dieu n'entre pas en concurrence avec les formes terrestres du pouvoir. Il n'a pas de divisions à opposer à d'autres divisions. Il n'a pas envoyé à Jésus, au Mont des Oliviers, douze légions d'anges à son secours. A la fureur et à l'étalage du pouvoir de ce monde, Il oppose le pouvoir sans défense de l'amour qui, sur la Croix - et ensuite continuellement au cours de l'histoire - succombe et qui pourtant constitue la réalité nouvelle, divine, qui s'oppose désormais à l'injustice et instaure le règne de Dieu ».

 

Ce langage là n'est pas celui d'une majorité qui par un vote soi-disant démocratique, impose sa volonté. Non ce langage appartient au petit reste. Rappelez-vous, frères et sœurs bien-aimés, l'histoire sainte. Israël, après sa déportation à Babylone, ne ressemblait à rien. Son Temple rasé, son culte anéanti, sa loi profanée, le peuple exilé. Et pourtant en Israël, il y eut toujours ce petit reste fidèle aux promesses divines, debout dans la Foi. Du sein de ce petit reste, Dieu a tissé la fleur somptueuse qui se nomme Marie de Nazareth. Et les tyrans, les bien-pensants, les foules ne purent rien contre ce plan de Dieu. La fleur engendra le fruit, Jésus-Christ. Le petit reste avait eu raison contre tous. « Moi-même je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance, ni contradiction ».

Aujourd'hui, les chrétiens fidèles à l'Evangile et à l'héritage culturel et spirituel sont un petit reste en France. Mais Dieu prépare la fleur qui donnera le fruit, celui du renouveau de la foi, du renouveau politique, du renouveau de la charité. L'Histoire l'a montré à maintes reprises : Jeanne d'Arc, Vincent de Paul ou Thérèse de Lisieux ne sont que quelques exemples tirés de la longue liste des saints de France. C'est ce que nous disait le regretté Jean-Paul II à Reims en 1996 : « C'est quand la nuit nous enveloppe que nous devons penser à l'aube qui poindra, que nous devons croire que l'Eglise chaque matin renaît par ses Saints ».

Chers frères et sœurs, surtout vous les plus jeunes, ne craignez pas : le monde est déjà vaincu, le démon est déjà à terre ; ne craignez pas de vivre en saints jusqu'à l'héroïsme du martyre. Dieu sera toujours avec vous. Le sacrifice de Louis XVI et de tous les martyrs de la révolution a ensemencé le beau XIXe siècle d'une sainteté et d'un esprit missionnaire éblouissants.

Il me semble que la parole de Jésus quelques heures avant sa passion adressée à ses Apôtres doit plus que jamais retentir : « Courage, levez-vous ! ».

 

Abbé Eric Pepino, le 21 janvier 2006

 


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