Léopoldine Roux, portrait d’une assembleuse

16 juin, 2009 | LES EXPOS | 2 commentaires

lopoldine Par Alain Vollerin

 

Quoi de pire qu'un artiste qui ne profiterait pas de la merveilleuse ouverture de notre époque pour innover, pour créer, pour donner de lui-même, pour tenter une œuvre personnelle. Que penserait-on de lui ?

 

Léopoldine a fait l'école des beaux-arts de Rennes, et La Cambre à Bruxelles. Née en 1979, elle a trente ans. Léopoldine fait dans l'Installation vieillotte. Nous en avons vu de meilleures. « Color me bad », rarement titre d'expo fut mieux choisi. Quoi de plus simplet que d'emprunter une forme à Claude Gilli, et d'en habiller les murs autour du jardin intérieur de l'ex-Maison des Ecritures, si précieuse, aux yeux du regretté Pierre Marion ? Claude Gilli est un des membres de l'école de Nice, née autour de l'engagement de Jacques Lepage qui écrivait alors dans les Lettres Françaises, et défendit aussi César, divisé alors, entre le Nouveau Réalisme de Pierre Restany, et l'école de Nice. Léopoldine qui ne recule devant aucun emprunt, même lourdingue, n'hésite pas à dérober à César le principe de ses Expansions. Bravo Léopoldine, quelle audace !… « Ils volent de nos propres ailes », disait le génial Edgar Degas en parlant des suiveurs de l'Impressionnisme. Léopoldine Roux entreprend une carrière en plagiant Gilli, César, mais aussi, Yayoï Kusama, Jérôme Basserode, etc. Pour Léopoldine, visiter une exposition, une foire comme la Fiac ou Art Paris est un supplice tantalinesque, comme ma grand-mère qui visitait les Galeries Lafayette, et découvrait les premiers objets des arts ménagers. Elle prendrait tout. Elle emporterait tout sans être vue, dans la discrétion. Léopoldine ne peut pas, comme vous et moi, ouvrir et parcourir un catalogue d'exposition. Non ! Immédiatement, elle copie. Elle note. Elle croque. Elle fait son œuvre de picoreuse. Hélas, pour Léopoldine, son détournement inavoué est si évident qu'il ne trompera aucun spécialiste, peut-être quelques malheureux collectionneurs débutants. Fanny Robin, chargée de projets culturels, doit veiller à la qualité de sa sélection, l'image de la Fondation ne sort pas grandie de cette présentation. Le souvenir de l'action de Pierre Marion, et de Napoléon Bullukian mérite une plus grande prise de risques. Je ne doute pas qu'elle fasse mieux la prochaine fois. Bonne chance, ce n'est pas facile. Il y a tant de candidats.

 

Echanges culturels Bullukian

26, place Bellecour – Lyon 2e

04 72 52 93 34

 

 

2 Commentaires

  1. Léopoldine Roux

    Je vois que Monsieur Vollerin reste fidèle à sa réputation d’enjoliveur. Mâchez donc un peu de chewing gums, Monsieur, ça détend…

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  2. Lionel Bouyard

    On devine derrière vos lignes que vous êtes un vieux réactionnaire mysogine. Pour vous un femme n’est pas capable de création, elle subtilise toujours les idées d’un homme. Pour briser votre archaïsme intellectuel et faire de vous un homme moderne je vous propose un peu d’histoire: Rodin après avoir enseigné toutes ses techniques à Camille Claudel disait d’elle: »Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle ». A bon entendeur… PS: J’ai aussi remarqué que vous avez largement calqué votre style sur celui de Jean Edern Hallier… mais Chuuuuut !

    Réponse

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