Le Bec dans l’eau. Georges Blanc en pompier

11 juillet, 2012 | INDISCRETIONS | 5 commentaires

 

blanc-et-maillon-rue-grolee.jpg Georges Blanc et Antoine Maillon. Balle au centre ! – Photo © Fabrice Schiff

 

Par Marc Polisson

Actualisé le 12 juillet 2012. Le feuilleton du chef le plus controversé de Lyon se poursuit. Nicolas Le Bec ayant confirmé son intention de s’envoler chez les communistes chinois, la reprise de ses restaurants est en cours. Tout comme le déliage de langues.

C’est là qu’il avait pris la grosse tête après son départ compliqué de la Cour des Loges. Et c’est là que ça va se dégonfler en premier. Le restaurant de la rue Grolée, qui a changé trois fois d’enseigne et de concept en dix ans – preuve d’une belle stabilité s’il en est – a trouvé preneur en la personne de Georges Blanc, transformé en pompier de service. Le chef bressan qui a déjà un pied à Lyon avec Le Splendid (en face des Brotteaux) va mettre le second dans le désert de la Presqu’île. Il a associé ses principaux collaborateurs dans l’affaire pour laquelle il a signé un chèque de 580 000 euros. Il compte baptiser son comptoir « Le Centre ». A deux pas de l’Hôtel Dieu où Paul Bocuse va créer une brasserie cardinale. Il aurait à nouveau voulu le taquiner qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

A la Confluence, le (vrai-faux) départ de Nicolas Le Bec redonne le sourire à beaucoup (en gardant en mémoire l’intoxication de l’été dernier). Si personne ne remet en cause son talent et sa créativité, il n’en demeure pas moins que son échec est essentiellement dû à un « disfonctionnement comportemental », pour être soft. « Le savoir-faire ne suffit pas, il faut aussi avoir le savoir-être » résume le directeur d’une grande brasserie lyonnaise qui a fait de la gentillesse et du sourire un véritable mode de vie. La nouvelle de son départ délie les langues. Tous les jours, on en apprend de nouvelles sur sa façon de traiter son personnel, ses fournisseurs… C’est édifiant. Souvent pathétique. « Il est temps que ça se termine » souffle-t-on dans son équipe.

Mais encore faut-il trouver un repreneur. Les propriétaires du site qui n’ont pas vu la couleur d’un loyer vont boire la tasse (même s’ils sont dans le déni) mais espèrent limiter la casse. Par l’intermédiaire de Gérard Collomb, ils ont sollicité Monsieur Paul. Qui a lancé ses éclaireurs sur la Rue Le Bec mais ne donnera pas suite. « L’endroit est surdimensionné et les cuisines inadaptées » murmure-t-on du côté de Collonges, où l’on ne croit pas à l’avenir du nouveau quartier, si mal desservi, et au stationnement décourageant.

La possibilité d’une reprise de la Halle des Salins par la triplette MarguinViannayBerthod (33 Cité) reste hypothétique tant les risques financiers sont conséquents. Le trio infernal doit déjà consolider ses arrières et ses récentes ouvertures (dont le 33 TNP, le 33 Yacht Adress), mais la tentation est grande de multiplier les projets au risque de se disperser. Prudence, car les trublions de la restauration lyonnaise ont plus d’un tour dans leur sac… Du côté des grandes chaines de restauration, c’est le statu quo. Hippopotamus ayant tout juste ouvert son restaurant dans le centre commercial, on le voit mal déménager illico. Quant à Léon de Bruxelles, il a choisi de poser ses moules frites rue Mercière.

Dans ces conditions, une nouvelle solution pourrait se dessiner avec un intervenant extérieur au milieu de la restauration. Et à l’appétit d’ogre. Olivier Ginon serait à même de coupler la Rue Le Bec à la Sucrière voisine dont GL Events vient d’obtenir la concession. Et de créer judicieusement une synergie entre les deux sites. Une solution qui rassurerait les bailleurs et qui rendrait un grand service à Gégé. Actualisation du 12 juillet 2012 Mais le patron de GL Events ira-t-il jusqu’à jeter de l’argent par les fenêtres uniquement pour faire plaisir à Gégé et préserver l’image de sa Confluence ? Alors que tout porte à croire que la Rue Le Bec – désormais lâchée par ses banques – devrait vraissemblablement déposer le bilan dans les jours qui viennent. Ce qui permettra au repreneur de mettre la main sur l’établissement pour une poignée de nems. Fournisseurs, banquiers et bailleurs seront alors défitinivement roulés dans la farine. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 Commentaires

  1. Comptable

    Le départ, si départ il y a, va se faire à la manière de Saint Ex, son resto qu’il avait fermé du jour au lendemain. Attention à vos factures en cours.

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  2. Comptable

    On annonce l’arrivée du dossier rue Le Bec pour mardi 17 juillet sur le bureau du juge du Tribunal de Commerce pour liquidation immédiate. Passif compris entre 5 et 8 millions d’euros.

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  3. Irène

    Le plus triste dans tout ça, se sont les salariés, après les insultes et les brimades quotidiennes, il va maintenant falloir qu’ils se battent pour être payés ce mois ci….

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  4. Dad'

    Le plus malheureux, c’est d’avoir ouvert ce magnifique lieu de vie, et de le voir fermé ses portes… Beaucoup voit en lui le patron exigent mais peu on vu l’homme qu’il est … Une chose est sur, notre ville regrettera ce grand Nicolas !

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  5. Coquelicot volant au vent

    L’homme qu’il est ? Pardon, mais demandez plutôt aux employés comment ils étaient traités, et après on reparlera « d’homme ». Ce n’est pas un patron exigent, c’est un véritable tyran qui malmène son personnel un par un au point de les faire démissionner (voir pire) !

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