Par Françoise Petit
Rentré chez lui après un mois de mai qui a révolutionné sa vie, jeune comédien lyonnais attend que la chance refrappe à sa porte ou plutôt sonne sur son portable.
A Cannes comme un Almodovar ou une Bellucci avec l’équipe du film de Robin Campillo, Mehdi Rahim-Silvioli a monté les marches. Ce jeune père de famille avait déjà postulé dans un casting mettant en lumière Sylvie Testud. De déceptions en espoirs, notre lyonnais accepte sans aigreur d’enchaîner les petits rôles. Janvier 2016, le bon coup de fil bouscule le destin de l’acteur qui chuchote à l’oreille du cinéma ! Chez lui, dans son coquet appartement du 5ème arrondissement, il nous confie que rien ne pourra plus le distraire de sa passion. Zen, malgré l’excitation logique qui ambiançait ses moments Croisette, Mehdi revient sur le tournage de ce Grand Prix : « il n’y avait pas de gros rôles pour chacun, je sentais que Robin Campillo voulait construire son groupe avec des personnalités, et, le climat de mort et de combat pour la vie étaient en quelque sorte le rôle-titre ». L’ex-lycéen du Parc et né dans une famille de militants, sa cousine Marion Sauzay confirme que cela remonte aux grands parents qui avaient fui Franco. Sang espagnol mais aussi italien, et algérien pour Mehdi, dans ses veines la vitalité nécessaire pour combiner diversité et intelligence. Avec ses grands yeux bleus et son sourire qui en dit long sur son optimisme, le comédien lyonnais sera ce soir au Comœdia pour l’avant-première de « 120 battements par minute », presque une palme d’Or tant le public s’est pris d’émotion pour cette histoire d’amour entre Sean et Nathan sur fond de Sida. Les critiques furent unanimes, on parle alors de rivières de larmes à la sortie de la projection. Arrêt sur image. A Cannes, Mehdi a pleuré sans retenir les rivières de diamants portées par les stars. Ses pépites s’appelaient Thierry Frémaux ou Jacques Audiard…
« 120 battements par minute » de Robin Campillo
Avant-première au Comœdia, ce soir à 20h
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