Mick Micheyl s’en est allée avec son « Gamin de Paris »

19 mai, 2019 | LES GENS | 0 commentaires

Par Maurice Fusier

Nous sommes bien tristes aujourd’hui parce que la lyonnaise Mick Micheyl -de son vrai nom Paulette Michey- s’en est allée avec son « Gamin de Paris ».

Elle aura été une des principales vedettes de la chanson française dans les années cinquante et soixante. Son titre « Un gamin de Paris » est un standard. La chanteuse et ancienne meneuse de revue Mick Micheyl, célèbre dans les années 1950, notamment pour son interprétation de la chanson Un gamin de Paris, est décédée à l’âge de 97 ans, dans la Maison de retraite où elle résidait dans l’Ain. Née le 8 février 1922, elle fut l’une des grandes vedettes de la chanson française d’après-guerre.

Elle avait toujours le sourire aux lévres, avec ses larges lunettes malicieuses, et ses cheveux frisotants. Installée depuis longtemps dans sa maison familiale à Montmerle-sur-Saône, au nord de Lyon, elle avait choisi de travailler seule autour d’un art peu commun : la sculpture sur acier, avec la création de tableaux en acier poli et inoxidable, à l’aide de disqueuses électriques. Cet acier était au départ totalement lisse et brillant, épais d’environ un centimètre, donc très rigide, mais aussi de plus en plus lourd à partir de tableaux dépassant le mètre carré. Et Mick a réalisé des petits tableaux, mais aussi de très grands et larges tableaux qui pèsent très lourd. Et d’ailleurs, quand elle partait dans toute la France et même à l’étranger avec sa grosse Berline pour installer ses lourds tableaux d’acier en exposition, on avait l’impression que sa voiture allait s’effondrer !

Mick Micheyl travaillait d’abord beaucoup sur du papier pour préparer son travail, avant d’attaquer le métal à l’aide de ses disqueuses électriques. Dès ce moment-là, elle n’avait plus aucune possibilité d’erreur. Tout était désormais dans les mains de l’artiste. Elle mettait en route une disqueuse -choisie non pas au hasard mais en fonction de ce qu’elle voulait impulser dans le métal -et c’est ce qui lui permettait de donner du volume à son œuvre. J’ai passé trois heures une fois dans attelier de mon amie Mick dont les yeux étaient protégés plus ou moins bien par des lunettes. Les disqueuses électriques étaient assez bruyantes selon leurs poids, et aussi relativement lourdes, et d’autant plus que le temps passait, millimètre par millimètre.

Mais Mick tenait toujours à terminer un détail dans l’acier bien dur, de façon qu’elle puisse plus tard reprendre son travail régulier en se lançant dans une autre partie de ce tableau qu’elle avait entamé. Cela pouvait parfois durer quelques semaines pour terminer une œuvre. Mais le pire pour elle c’était la lassitude, ou une seconde d’inattention : il arrivait parfois que le tableau soit subitement gâché par un faut geste, un manque de précision ou d’exactitude. A ce moment précis la vitesse des disqueuses électriques ne donnait aucune chance à l’artiste. Il n’y avait plus qu’à détruire l’œuvre en cours, souvent après plusieurs jours de travail difficile. Mais Mick aimait les challenges, comme elle aimait la dureté de cet acier qui donne des reflets extraordinaires. Un acier, m’avait-elle confié, qu’elle achetait directement à la NASA ! C’est tout dire !

C’est vrai que ses tableaux d’art avaient un coût, mais Mick Micheyl avait aussi ses petits secrets : Très croyante, elle a beaucoup donné, tant pour le Clergé que pour les mal-logés. Beaucoup. Elle donnait aussi parfois un billet ici ou là à ceux qui dans son entourage en avaient besoin. Elle était enfin aussi très généreuse, également, pour ceux qui se disaient ses amis. Et par ailleurs Mick Micheyl a été toute sa vie la marraine de bon nombre de stars qui ont réussi grâce à elle. On peut citer notamment Daniel Guichard, Dave, Laurent Gerra, Michel Monaco, Virginie Lemoine, pour ne citer que ceux-là.

Mais il y en a bien d’autres, et il y a aussi des artistes, nombreux, qui ont placé dans leur répertoire le « Gamin de Paris » de Mick Micheyl dans les années 1950, dont Yves Montand et Patachou. Dans ces années-là, Mick Micheyl a chanté sur les plus belles scènes parisiennes, et la chanson « Ni toi ni moi » a reçu même le prestigieux Grand Prix de l’Académie Charles-Cros en 1953. Et Mick a aussi été meneuse de revue au Casino de Paris. Elle s’est ensuite impliquée à la télévision pendant une dizaine d’années, et elle est devenue productrice pour la télévision, et a lancé différents artistes et autres chanteurs. En 1974, elle a abandonné le spectacle pour revenir à sa première passion : la sculpture.

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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