Jean-Michel Daclin, la politique new yorkaise de Lyon

4 juin, 2009 | LES GENS | 0 commentaires

jean-michel-daclin Photo © Jean-Luc Mège

 

 

Propos recueillis par Pauline Rabut

 

Entre deux avions, le très remuant adjoint au rayonnement international de Gérard Collomb évoque avec nous la relation particulière qu'il tente de construire avec ses homologues américains. Pas simple !

 

Le rayonnement de Lyon passe-t-il par une étroite collaboration avec les Etats-Unis ?

Les relations avec les Etats-Unis sont un peu compliquées car les villes n'ont pas les mêmes compétences qu'en Europe. On a donc en face de nous des villes à voilure réduite et les correspondances que l'on peut avoir sont des relations très ciblées, par exemple Philadelphie sur les biotechnologies. C'est pour cela qu'il nous a semblé intéressant de créer un réseau d'individus sur New York. New York n'étant qu'une porte d'entrée pour les Etats-Unis mais une porte d'entrée intéressante.

 

Gérard Collomb connaît-il son homologue new-yorkais ?

On ne l'a pas rencontré lors de la réouverture de la ligne mais dans un voyage précèdent en 2004. Mais les relations ne sont pas des relations similaires à celles que nous entretenons entre maires européens. Les villes n'ont pas tellement d'indépendance politique et n'ont pas le poids qu'elles ont en France. En réalité, Bloomberg nous a reçus très gentiment mais sans plus.

 

Et vous, connaissez-vous votre homologue à New York ?

Pas du tout car les villes américaines n'ont aucune politique internationale. C'est en général le domaine du 1er vice président ou du président lui-même. L'Association des Lyonnais de New-York doit frôler ou dépasser les 400 membres, mais je ne sais pas exactement combien il y a au total d'expatriés lyonnais.

 

Depuis 8 ans, quel type d'actions concrètes avez-vous déjà mis en place avec New-York ?

Très peu avec New-York mais beaucoup avec Philadelphie. En revanche les liens entre les Lyonnais et les New-yorkais sont assez forts, avec un certain nombre d'opérations réalisées entre autres avec le comité Bellecour. Les Lyonnais de New York nous servent d'ambassadeurs sur place. Ils sont capables de nous rassembler 200-300 personnes qui viennent soutenir nos opérations de promotion touristique par exemple.

 

La Ville de Lyon a-t-elle pesé dans les négociations de réouverture de la ligne aérienne ?

On a joué un rôle. En 2001, quand la ligne a été fermée, je suis allé rencontrer à Atlanta le vice-président de Delta, pour lui dire combien c'était important pour nous. L'impact est important parce que les Américains n'ont pas l'habitude de voir le politique s'ingérer là- dedans et quelque part peser, appuyer et argumenter. Ça fonctionne plutôt bien parce qu'ils sont contents de voir une ville où ils sont bien reçus et où le monde politique est impliqué.

 

Etes-vous satisfait de l'activité de l'Association des Lyonnais de New York que vous subventionnez à hauteur de 55 000 euros ?

Oui. Ces réseaux ne sont intéressants que par ce que l'on en fait. Un réseau, si vous ne l'utilisez pas, si vous ne le sollicitez pas, ne sert à rien du tout. C'est la raison pour laquelle on a édité un annuaire qui est disponible sur internet ou sur papier pour tous les gens qui veulent des contacts là-bas. Notre prochain projet est de travailler avec les Américains de Lyon et de mettre en liaison les deux réseaux. La vie de l'association est intéressante en termes d'échanges et de business. Les chefs d'entreprise qui vont à New York peuvent être reçus s'ils le veulent par les Lyonnais de New York. Là aussi on joue vraiment cette logique de « réseautage »

 

L'opposition s'interroge sur le bien fondé de cette subvention.

Il faut savoir que dans l'opposition il y a deux versions : une version emblématiquement portée par Erick Roux de Bézieux qui trouvait que c'était très bien de faire quelque chose à New York mais qu'on n'en faisait pas assez et une autre opposition qui trouve qu'on dépense trop d'argent. Entre les deux, on essaie de faire le grand écart. (Rires)

 

Savez-vous quel est son usage ?

Un bilan et un rapport d'activité nous sont envoyés tous les ans. Une grosse partie du budget part dans l'organisation de manifestations et de rencontres. Ça coûte forcement un peu d'argent de louer des salles à cet effet. Une autre part est consacrée au travail de secrétariat, de réponses aux demandes, et d'animation du site internet très actif depuis que Jean Baudrand s'en occupe. C'est une association qui vit, qui se voit 7 à 8 fois par an, avec un noyau dur qui échange très fortement.

 

Quel est votre sentiment par rapport à la polémique Lyon Airports ? Etiez-vous favorable à l'anglicisation ?

Je n'ai rien contre l'anglicisation mais en même temps je suis assez basique. Etant un ancien homme de communication, je sais combien coûte un changement de nom. Les gens continuent à l'appeler Satolas alors qu'on a beaucoup investi pour l'appeler Saint-Exupéry. Le jeu n'en vaut pas la chandelle. Dépenser autant d'argent pour changer de nom, je trouve ça aberrant. Saint-Exupéry est un bon gage de rayonnement à l'international même si il est moins connu qu'on imagine, moins connu que « le Petit Prince » en réalité. Néanmoins, ça donne une personnalité à l'aéroport.

 

 

 

 

 

 

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