Guillaume Bodin. Conquérant de l’Atlantique

10 janvier, 2012 | LES GENS | 0 commentaires

 Guillaume-Bodin-1.jpg Un Lyonnais dans le sillage de Gérard d’Aboville – Photos © DR

 

Des yeux bleus océan évidemment, une gueule à la Johnny Depp. A 32 ans tout juste, Guillaume Bodin, jeune architecte paysagiste lyonnais, est à deux doigts et un océan de relever le défi qu’il s’est donné voilà trois ans tout juste : traverser l’Atlantique à bord de son Pink Boat à la rame et sans assistance en ralliant en moins de quarante jours depuis Dakar, la Guyane et Cayenne à partir du 29 janvier prochain.

 

Le secret ? « Une préparation minutieuse, je me connais bien, un mental à toute épreuve : je pars avant tout dans cette belle aventure sportive pour livrer l’une des plus belles batailles, celle du dépassement de soi et de l’extrême… j’ai envie d’aller au bout ». Vingt-quatre concurrents, quarante jours et un rêve : « finir devant et bien sûr être sur le podium de cette édition 2012 de la Bouvet Guyane »… Portrait en pied d’un bagnard de la rame heu-reux. C’était en février 2009. Trois ans déjà. Comme une révélation. Un coup de foudre. « J’ai suivi la précédente édition et je suis passé de l’admiration sans borne des bonhommes à la phase défi. Je me suis dit : j’y vais… » Son associée lui dit : « Fonce ! ». Alors, il se lance à corps perdu dans l’aventure… Il faut dire qu’il est comme ça Guillaume Bodin un homme de défi… solitaire ! « Tout simplement parce que je ne veux pas imposer mon niveau d’exigence aux autres » comme il le dit joliment et avec une pudeur qui révèle toute sa détermination. A serrer la main franche du garçon, on mesure qu’elle est grande. Et lorsqu’il essaye de vous convaincre que son VO2 max (mesure de capacité respiratoire) est au top, vous le croyez les yeux fermés.

 guillaume-bodin-3.jpg

Sportif de haut niveau tendance défi

 

130 000 euros de budget à trouver – budget pas encore bouclé… à votre bon cœur ! – auprès de sponsors (« des amis, des clients, des connaissances et même des particuliers maintenant qui veulent que leur nom traverse l’Atlantique »), un bateau à construire, une équipe à constituer, une préparation à imaginer : une paille pour ce sportif dans l’âme qui se jette à l’eau avec passion et avec d’autant plus de délectation que, comme il le reconnait, « je ne suis pas marin, ni voileux même si j’adore la plongée ce qui peut constituer un handicap car  la victoire se joue beaucoup sur l’art de la dérive et celui d’apprivoiser les courants puissants nés du Gulf Stream ». Qu’importe, l’homme aime la mer et ce néophyte de l’Atlantique est un sportif complet et endurci depuis qu’il est en culottes courtes. « Depuis mes premières descentes à ski à un an et demi à Valloire où je dévalais les pistes style kamikaze déjà, j’ai toujours fait du sport ». Natation, cyclisme, ski de randonnée, course à pied, ce forçat de la rame « sportif multisport tendance défi » fonce depuis toujours ! Sportif de haut niveau, Guillaume Bodin a même fait partie du TOP 100 d’escalade en 2001. Grimpeur de bloc, il a été contraint d’arrêter son ascension suite à une chute durant l’entraînement pour les phases qualificatives au championnat de France. Dix ans après, Guillaume rebondit et se lance un nouveau défi : traverser l’Atlantique.

 

1 000 coups de rame et 65 milles par jour

 

Mieux qu’une aventure, un rêve qui résonne sur fond d’embruns des exploits mythiques des aînés célèbres : d’Alain Bombard à Gérard d’Aboville sur son fameux « Captain Cook », de Peggy Bouchet aux grandes heures des traversées transatlantiques. Sa force ? « Je me suis préparé très minutieusement en essayant de mettre tous les atouts de mon côté. Je dispose d’une véritable équipe c’est une course en solitaire mais paradoxalement le travail d’équipe est très important » précise Guillaume. Deux complices l’épaulent pour mener à bien son projet : Alexandre Dubernard, coach sportif avec lequel il se prépare depuis trois ans – à raison de 3 à 5 séances hebdomadaires en moyenne – et Michel Meulnet, le routeur qui l’accompagnera durant la course. Son Pink Boat enfin, compagnon de fortune maritime à la livrée rose est le fruit d’un chantier de plus de quinze mois, de multiples réglages, finitions au fil des mises à l’eau sur les lacs de Savoie puis à Brest.

 

8 m de long et un confort spartiate

 

Long de 8 mètres et large de 1,60 mètre, le Pink Boat est conçu pour offrir un confort spartiate : il pèsera environ une tonne avec à son bord 45 jours de nourriture et pas seulement lyophilisée sur la ligne de départ, à Dakar. « Quelques friandises, c’est réconfortant quand on a ramé dix à douze heures pendant une journée, ce qui représente une dépense quotidienne d’environ 8 000 calories » explique-t-il, intarissable, lui qui a déjà « fait mille fois la course dans sa tête ». A ce rythme, d’environ 120 kilomètres (ou 65 milles nautiques par jour) et à raison de plus de 1 000 coups de rame par jour, Guillaume verra Cayenne après environ 40 jours de traversée… « Si tout va bien » ajoute-t-il fataliste mais sûr de son étoile. Serein mais lucide, Guillaume sait que la course « est faite d’aléas à commencer par la météo, on nous annonce quand même des creux de 5 à 6 mètres ». Et on croise les doigts avec sa femme  – il s’est marié début décembre – « mon premier supporter évidemment » avec laquelle il pourra correspondre par mél via son téléphone satellite – pour le voir toucher les quais du port de Cayenne début mars. Bon vent Guillaume, on est avec toi !

 

M.M

 

 

 

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