Gérard Collomb réélu à la mairie de Lyon

17 mars, 2008 | LES GENS | 0 commentaires

gg Photo © Robert Saint-Clair

 

Par Frédéric Happe

  

Le maire PS sortant de Lyon Gérard Collomb, 60 ans, a largement remporté les élections municipales, s'arrogeant sept des neuf arrondissements, un de plus que lors de sa victoire de 2001, une revanche pour celui à qui on a si souvent répété qu'il ne devait son élection qu'aux divisions de la droite.

 

Elu en 2001 après trois tentatives malheureuses en 1983, 1989 et 1995, Gérard Collomb, ancien professeur de latin-grec, a battu l'ex-ministre des Transports Dominique Perben, envoyé pour reconquérir ce fief de la droite pendant près de 50 ans. Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) d'une mère femme de ménage et d'un père ouvrier qualifié, M. Collomb a suivi des études littéraires dans un établissement renommé de Lyon, le lycée du Parc. Agrégé de lettres classiques, il a conquis son deuxième mandat grâce à un bilan plébiscité par les Lyonnais, marqué notamment par la mise en place des vélos en libre-service et l'aménagement des berges du Rhône en promenades. Il a également profité de sa forte implantation locale, à l'opposé de son adversaire qui avait quitté sa mairie de Chalon-sur-Saône pour briguer la mairie de la deuxième ville de France. Entré au conseil municipal en 1977, il quitte l'enseignement après son élection, à 34 ans, comme député socialiste lors de la vague rose en 1981. En 1983, il devient le chef de file de l'opposition de gauche à l'Hôtel de ville, essuyant des revers contre son homonyme Francisque Collomb, Michel Noir puis Raymond Barre. Il réussit toutefois à devenir maire du 9ème arrondissement.

  

Pendant le mandat de Raymond Barre, Gérard Collomb s'attache à développer une image moderne, de gestionnaire responsable, conscient des réalités économiques. En 2001, il se place dans la lignée de l'ancien Premier ministre, qui ne se représente pas, ce qui lui vaut le surnom de "coucou", l'oiseau qui s'approprie un nid construit par d'autres. Sa gestion modérée, marquée par la mise en place de l'un des plus importants dispositifs de vidéosurveillance de France, ou par une lutte contre le trafic automobile, ainsi que son mandat de président de la communauté d'agglomération du Grand Lyon, avec l'appui d'élus UDF, marquent avant l'heure une ouverture politique. Fort de ses deux succès à Lyon, Gérard Collomb, également sénateur, ne semble plus chercher de destin national. Soutien de François Mitterrand, il choisira "la Deuxième Gauche" de Michel Rocard en 1979 au congrès de Metz, ce qui lui vaudra des inimitiés durables et lui coûtera un poste de secrétaire d'Etat dans le gouvernement Rocard de 1988, sur intervention du président de la République. Secrétaire national du PS depuis 1986 et président du conseil national du parti depuis mai 2003, considéré comme proche de Dominique Strauss-Kahn, il est pourtant l'un des premiers responsables socialistes à soutenir publiquement la candidature de Ségolène Royal à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007. S'il n'a pas la longévité de son modèle Edouard Herriot, maire de Lyon pendant près de 50 ans, les grands projets de son deuxième mandat – construction du Grand Stade de l'OL, aménagement du Confluent Rhône-Saône et des quais de Saône – devraient faire de Gérard Collomb un maire qui marquera la ville.

 

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