La mort de Maurice Béjart

22 novembre, 2007 | LE FIL PEOPLE | 0 commentaires

Le chorégraphe français Maurice Béjart, qui vient de mourir à l'âge de 80 ans, a su mettre la danse à la portée d'un large public, au long d'une carrière prolifique.

 

Né le 1er janvier 1927 à Marseille, Maurice Berger (qui devait plus tard adopter, en hommage à Molière, le patronyme de l'épouse de celui-ci, Armande Béjart) est le fils du philosophe Gaston Berger, qui fut membre de l'Institut. Après une licence de philosophie, il abandonne ses études pour se consacrer à la danse, découverte à l'âge de 14 ans sur les conseils de son médecin pour "fortifier son corps malingre". Il suit une formation classique à Londres et Paris et signe sa première chorégraphie en 1952 pour un film suédois "L'oiseau de feu", dont il est le premier interprète.  Dénonçant rapidement un art "coupé des masses", Maurice Béjart innove avec "Symphonie pour un homme seul" (1955), sur la musique d'avant-garde de Pierre Henry et Pierre Schaeffer. Sous son impulsion, la danse devient physique, sensuelle et les artistes prennent vie. Face à la résistance des cercles traditionnels, il doit s'exiler et rejoint Bruxelles, où son "Sacre du Printemps" reçoit un accueil triomphal au Théâtre royal de la Monnaie (TRM). Un an plus tard, il y fonde les Ballets du XXème siècle: ses chorégraphies, montées à un rythme rapide dans la capitale belge avant de partir faire le tour du monde, rencontrent un vif succès.

  

Parmi ses réalisations, figurent le "Boléro" (1960), la "IXème symphonie" de Beethoven (1964), "Roméo et Juliette" (1966), "Messe pour le temps présent" (1967) ou encore "Malraux" (1986). A la suite d'un bras de fer avec le directeur du TRM, Gérard Mortier, Maurice Béjart poursuit son aventure en Suisse en 1987 avec sa troupe, rebaptisée le Béjart Ballet Lausanne, puis avec le Rudra Béjart Ballet (1992), qui dispense une formation de danseur sur deux ans. Il a ouvert également une école à Dakar et à Bruxelles. Il imagine des créations ambitieuses, frôlant la démesure, comme "Ring um den Ring" (1990) d'après Wagner, ou "MutationX" (1998). Plus récemment, on lui doit aussi "Mère Teresa et les enfants du monde" (2002), "Ciao Federico" (Fellini, en 2003), "Zarathoustra" (2006).

 

Maurice Béjart a été élevé à l'ordre du Soleil levant (1986) par l'empereur japonais Hirohito, nommé Grand Officier de la Couronne (1988) par le roi belge Baudouin, élu en 1994 membre de l'Académie (française) des Beaux-Arts. En dépit d'une carrière internationale, il n'a jamais réussi à s'imposer dans les pays anglo-saxons.

 

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