Le billet d’adieu de Justin Calixte

18 juillet, 2008 | JUSTIN CALIXTE | 3 commentaires

 

adieu-justin-calixte Partir, c'est revivre un peu

 

            

Me voilà de nouveau face à face avec la page blanche pour cette énième et dernière chronique de la saison alors que les auto écolos que vous êtes devenus, fascinés que vous êtes par le charisme de la mère Voynet et du père Noël et culpabilisés par l'ensemble des médias qui pensent comme l'on doit penser, alors que les automobilistes disais-je, malgré un pouvoir d'achat-de-gouttière (si vous me permettez l'expression) ont réussi à trouver quelques billets pour avoir accès aux faramineux bouchons de nos belles autoroutes qui enrichissent ignominieusement les actionnaires et patrons de Vinci, et pouvoir enfin rejoindre nos belles plages où s'échouent telles des baleines repues d'une société de consommation paradoxale puisque plus on est pauvre plus on bouffe, où s'échouent, disais-je, de plus en plus d'obèses qui malgré leur pouvoir d'achat famélique, (si vous me permettez l'expression) n'en finissent pas de grossir… les rangs des amateurs de Mac Do, de Coca et autres tartines de Nutella. De quoi vais-je bien parler aujourd'hui, à l'ombre de mon tilleul apaisant ? Je dois bien reconnaître que je radote : toujours les mêmes obsessions ; toujours les mêmes rengaines ; toujours les mêmes critiques ; toujours les mêmes cibles. Sans grand résultat.

 

Alors à quoi bon ? A quoi sert ce bon millier de chroniques signées de différents pseudos. A quoi bon ce combat engagé il y a plus de 25 ans pour fustiger certains maux ou personnalités de notre drôle d'époque médiatisée par des roquets de papier. Sans doute parce qu'on est tous un peu mégalos et que je rêvais de changer le monde ou tout au moins de faire réfléchir quelques lecteurs intoxiqués par les idées à la mode propagées par des journalistes désireux de nous faire prendre leurs messies pour des lanternes ? Des journalistes qui (par idéologie ? par paresse ? par inculture ? par démagogie ? par lâcheté ? par intérêt ?) nous gavent d'idées soufflées par l'air du temps (un air vicié qui transforme des baudruches en rois et reines de l'actualité provisoire).

Nos grands causeurs nous en ont raconté des histoires pour nous faire admirer des imposteurs fumeux ou des manipulateurs dont pourtant les ficelles étaient bien grosses. Pas question pour moi de me lancer dans une litanie de tous ces voleurs de célébrité qui de Séguéla à Tapie en passant bien sûr par Jack Lang ou Delanoê ont encombré notre vie ces trente dernières années et nous ont berné grâce à la complicité des médias.

Je ne résiste pourtant pas à l'évocation de quelques Lyonnais qui ont figuré au firmament des étoiles filantes, ou sur le podium des bonimenteurs sans talent, au mythe-parade des fausses gloires. Rappelez-vous : Michel Noir qui ne voulait pas perdre son âme ; en avait-il seulement une ? Thierry Ehrmann qui, à grands frais dans les médias, s'est imposé comme le facteur Cheval des Monts d'Or. Ou encore l'intégriste cumulard Etienne Tête qui est presque parvenu à passer pour l'intégrité faite homme. Ou le joueur de boules Georges Chapuis qui a réussi, grâce à l'obligeance de Jaques Simonet et de Robert Marmoz, à se faire proclamer pape de la pub. Et combien d'autres…

Malgré mes efforts, ma prose n'aura servi à rien. Les idées reçues résistent. Les médias sont trop forts. Et vous, sans doute trop indulgents ; ou trop résignés? Va savoir Charles !

J'avoue mon impuissance et ma lassitude. Je rends les armes. J'ai donc décidé de prendre quelque distance avec l'actualité et avec mes contemporains. J'ai déjà l'impression de ne plus être de leur monde.

Cette dernière chronique de la saison sera donc aussi la dernière. Justin Calixte est mort. Max Vincent et Martine Roure, figures de proue de l'intelligence et de l'intégrité locales, vont pouvoir vivre en paix.

 

Et moi, tel le Candide de Voltaire, je vais de ce pas cultiver mon jardin.

 

« Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence » Euripide

 

3 Commentaires

  1. Vollerin alain

    Jean-Marc Requien est un idéaliste. Il écrivait pour défendre une haute idée de l’être humain. Sa culture,son expérience enrichissaient le débat qu’il savait incarné en homme libre. Les armes qu’il vient de déposer savaient être tranchantes pour des engagements que nous étions quelques-uns à partager. A Lyon, aujourd’hui, il faut être socialistes ou francs-maçons. Jean-Marc Requien avait gagné le droit de s’exprimer sans céder à ces deux carcans. Nous regrettons sa décision, même si nous la comprenons…

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  2. Haringone

    Il était tant que tu t’en ailles… Bravo quand même pour ton article sur Alberto. Un mec qui connaît bien tes insuffisances

    Réponse

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