Michel Delpech entouré de nos correspondantes Marine et Alexia, après son concert au Lyon Vert le 16 mars 2001 – Photo Marco
La tribune nécrologique de Justin Calixte
Il ne faisait pas bon être une célébrité ce dernier mois de janvier. Malgré les vœux de bonne année et de bonne santé que leurs familles respectives leur avaient évidemment présentés, c’est tombé comme à Gravelotte. Comme quoi les vœux ! Il y en avait qu’on aimait bien, d’autres moins, d’autres pas du tout… d’autres encore qu’on croyait morts depuis longtemps. La liste est longue :
Michel Galabru, immense acteur dont on avait imaginé qu’il était immortel. Il valait beaucoup mieux que l’image qu’il avait décidé de donner de lui-même.
Michel Delpech, chanteur compositeur qui, après avoir participé aux années sexe and drogue avait connu la rédemption. Il prouvait également qu’on pouvait être de gauche et tolérant.
Michel Tournier, écrivain que tout le monde n’a pas forcément lu, mais que tout bourgeois, y compris Fleur Pèlerin, se piquant de culture faisait semblant d’avoir lu.
Glenn Frey, co-fondateur des Eagles qui connut un succès mondial avec « Hôtel California ».
Courrèges qui a révolutionné la mode dans les années 60.
Pierre Boulez, compositeur et chef d’orchestre que l’on n’est pas obligé d’apprécier.
David Bowie, star parmi les stars.
René Angelil, le mari de Céline Dion. Un sketch de moins pour Laurent Gerra.
Edmonde Charles-Roux, écrivain que le grand public découvrit lorsqu’elle épousa Gaston Deferre, le Pasqua de gauche.
Ettore Scola, cinéaste communiste italien… qui en est finalement revenu, mais bien tard.
D’autres noms célèbres ou oubliés ont quitté la scène sans funérailles médiatiques. Ils auraient connu un meilleur sort si toutes ces étoiles ne s’étaient pas éteintes en même temps, faisant de l’ombre à Yves Vincent, grosse vedette des années 50 et accessoirement époux intérimaire de Jacqueline Huet.
Marie Daems remarquable comédienne et ex-épouse de François Perier.
Roland Peugeot, ex-patron de Peugeot et papa du petit Eric, enlevé en 1960.
Hubert Giraud, un des compositeurs les plus prolifiques de la chanson française, auteur notamment de « Mamy Blue » et de « Sous le ciel de Paris ».
Leïla Alaoui, splendide et talentueuse photographe franco-marocaine assassinée à Ouagadougou.
Nathalie Cole, chanteuse américaine de jazz.
André Turcat, pilote d’essai du Concorde.
Lilian Camberabero ancien demi de mêlée de légende du rugby…
Le doyen des Français dont j’ai même oublié le nom…
En temps normal, la télé aurait sans doute fait grand cas de ces ex-vedettes de l’actualité. Malheureusement pour eux, d’autres plus célèbres les ont reléguées aux oubliettes. Comme quoi même dans la mort la loi de plus fort est toujours la meilleure. Consolation pour eux, dans une dizaine d’années tous seront plus ou moins oubliés. Comme quoi, le goût pour la postérité dont souffrent la plupart des puissants qui nous dirigent est bien dérisoire.
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