Par Louis Pringuet

 

C'était au tour de la liste UMP de Françoise Grossetête d'investir les Halles de Lyon pour marquer le lancement officiel de la campagne et l'inauguration de la permanence d'Ainay. Une tournée gastronomique à la diète et sans alcool à la grande surprise des commerçants et habitués. Une autre façon de faire de la politique !

 

Fin janvier, nous relations la joyeuse tournée de Gérard Collomb aux Halles de Lyon. Des prémices de campagne pour Thierry Philip (PS) en écharpe rose. Une opération sans tarte à la crème. Françoise Grossetête (UMP) a pris la relève aux Halles ce samedi 13 février pour le lancement de la campagne des élections régionales. Le choix de la date et de l'heure dépendait plus du calcul pratique que du calcul politique. Peu d'affluence lors de cette tournée côté clients et côté patrons. Vacances et samedi obligent ! Ce samedi 13, les vrais lyonnais dévalaient les pistes de ski. La délégation UMP n'était pas venue à la rencontre des électeurs et n'avait organisé aucun tractage. Il s'agissait d'une pure opération de presse. Journalistes, photographes, colistiers et prétendants politiques formaient une meute où chacun se battait pour  la meilleure place. Pas de hasard, la politique constitue bien l'art du placement personnel. Fabienne Lévy (Parti Radical) démontre avec brio son jeu de coudes pour former le trio féminin avec Françoise Grossetête et Nora Berra. Les trois drôles de dames trouvaient le ton pour amuser la galerie. Il en fallait bien trois pour compenser l'esprit de camaraderie de Gégé premier ! Une équipe qui laissait assez peu de place à Jean-Loup Fleuret (Nouveau Centre) pourtant placé avant Fabienne. Comme toujours, à l'image de son blog et des ses mailings massifs, Lionel Lassagne qui officiait sur le terrain de sa circonscription se voulait incontournable, bien qu'absent des listes régionales. Certains ont même cru qu'il s'agissait du guide officiel, volant un peu la vedette au discret Franck Cellerier, détaché de l'association des commerçants des Halles de Lyon.

 

Mais dans un pays où Gégé est roi, difficile de se faire accepter. Ainsi Renée Richard, amie du maire et fournisseur de l'hôtel de ville, n'a pas voulu pas lâcher sa caisse pour saluer la représentante UMP. Françoise changea alors de tactique et se transforma en cliente, de quoi amadouer Colette Sibilia qui lui prépara des quenelles. Puis promit à Jean-Louis Lemmens de revenir déjeuner à la Maison Rousseau. Repérée, elle fut alpaguée par un producteur d'huile chez  Bahadourian qui réussit à lui vendre la même bouteille que Collomb deux semaines plus tôt. Nora Berra glissa à Armand que sa famille fréquentait les établissements Bahadourian depuis toujours. Gérard Angel jouait au client pour mieux épier les faits et gestes des candidats. Pour parfaire son rôle, il demanda même des conseils à Armand Bahadourian sur les épices, peut être était-ce pour son journal qui en manque singulièrement ces derniers temps ? Devant le crépitement des flashs on pouvait entendre : « Mais qui est cette blonde, une actrice ?». Eric Giraud, patron de Chez Antonin, était piqué de curiosité mais l'évocation d'un  parti politique lui inspira seulement un « mouais » révélateur de sa déception. Les embouteillages provoquées par la petite troupe suscitèrent la colère nombreux clients et l'on pouvait entendre : « c'est quoi ce bordel, poussez-vous enfin ! ». Côté sécurité, Michel Forissier, secrétaire général de l'UMP du Rhône, veillait au bon déroulement des opérations.

 

Pas de rinçage façon Gégé ou chichi, exit les dégustations d'huîtres, les tournées de blanc, les plateaux de saucissons… Les plus matinaux des UMP auront droit au mieux à un café. On est loin de l'esprit des Halles, de la convivialité gastronomique et œnologique qui provoque le plaisir des palais et la reconnaissance des ventres. Seuls quelques chanceux ont pu profiter de la générosité bien ciblée des commerçants et du petit paquet de bugnes de Nora Berra. Aucun doute, il s'agit bien de la droite en campagne. Rigoureuse dans ses dépenses, on peut tout de même espérer des économies à la Région ou des dépenses moins frivoles que celles de Seigneur Queyranne en son futur palais régional et ses hausses d'impôts colossales !

 

La projection diapos, c'est maintenant !

 

 

Halles Paul Bocuse

Samedi 13 février 2010