CRCI, une inauguration sous le signe de la trêve

12 octobre, 2010 | DERNIERE MINUTE | 1 commentaire

 

01.jpg Photo © Fabrice Schiff

 

Par James de Sans-Trois

 

Ambiance veille de combat à l’inauguration des nouveaux locaux de la Chambre régionale de commerce et d’industrie présidée par Jean-Paul Mauduy. Medef et CGPME, les meilleurs ennemis du monde, ont fait la têve et l’union autour du buffet en préparant en coulisses la future bataille pour prendre le contrôle de la Chambre de commerce de Lyon. Le tout sous le regard du Préfet de Région, Jacques Gérault et du président de l’ACFCI Jean-François Bernardin

 

A croire que la bataille à venir et l’odeur du sang les avait attirés. Tous les grands fauves politiques lyonnais s’étaient déplacés. Perben, Collomb, Queyranne, Havard, Broliquier, Buffet, Gerin… Un premier rang bien garni, et des invités triés sur le volet, pour l’inauguration du navire amiral rhônalpin des chambres de commerce, quai Perrache à la Confluence. Un bâtiment imaginé par l’architecte Albert Constantin, "où il y a de l’ordre et de la rigueur" et construit par Pierre Nallet "dans le respect des délais et des prix !" dixit JPM. Quant à l’ami du petit-déjeuner, il était posté durant les 80 minutes de discours à moins d’un mètre de son ancien associé Jean-Christophe Larose (groupe Cardinal), lui même en grande conversation avec Gérard Collomb. Inutile de vous dire qu’il n’a pas manqué une miette de leur entretien. Peut-être évoquaient-ils le devenir de la prison St Paul que Larose souhaite réhabiliter. Tout un programme…

 

Justement, celui de Jean-Paul Mauduy, le patron de la CRCI, tient en une page et… 15 minutes de discours montre en main. L’ancien président Medef de la CCI tient à jouer le rôle du parrain fédérateur. Il souhaite à terme instaurer une paix des braves entre les deux syndicats patronaux. Mais l’heure n’était pas à la polémique. JPM s’est concentré sur l’ordre du jour, à savoir l’inauguration du nouveau siège de la CRCI. "Ce bâtiment est de la bel ouvrage et une oeuvre collective", félicitant tour à tour son DG Bruno Achard "Tu as été remarquable" et Anne-Edith Curé qui a suivi le chantier de A à Z: "Les mecs ont eu du souci avec vous". Avant de faire monter les 12 présidents de CCI locales sur le podium, pour la photo de famille. En tant que président de la CCI de Lyon, Guy Mathiolon s’est plié de bonne grâce à l’exercice. Gérard Collomb a détendu l’assistance de ses formules qui font toujours mouche :"Avec un gouvernement libéral, c’est dur de libéraliser l’économie!" en rappelant au préfet l’urgence de réaliser le contournement de Lyon. Quant à Jean-Jack Queyranne, il s’est félicité du rapprochement géographique des deux institutions "qui doivent conduire le développement économique de la région, chacune à sa place". 

 

Le Medef était bien représenté, avec son président départemental, Bernard Fontanel, et son patron régional, Patrick Martin. Hormis François Royer, peu d’élus CGPME de la Chambre. François Turcas, le médiatique patron de la CGPME, s’était fait excuser. Pour Mauduy, il « est en Algérie ». « Il est parti ce matin ? » interroge malicieusement Roland Bernard. Pour la CGPME, il était à Vienne. Un désaccord de plus entre les deux formations qui n’arrivent même pas à s’accorder sur la géographie. Christophe Gruy, PDG de Maïa, dont le nom était évoqué pour succéder à Mathiolon, recevait les hommages de certains participants qui ne savaient pas encore que l’après-midi même, dans le Progrès, il faisait acte de candidature à la présidence de la CCI, à la condition d’un rassemblement entre le Medef et la CGPME. Hypothèse qui s’éloigne chaque jour qui passe. D’autant que François Turcas, dimanche au match LOU/Grenoble, ne cachait pas sa volonté d’en découdre et de faire liste à part en compagnie de l’ancien président du tribunal de commerce, Philippe Grillot. Lui même Medef à Paris et CGPME à Lyon. Allez comprendre… Benoit Soury, candidat du Medef à la présidence de la CCI, préparait mentalement l’entrevue qu’il allait avoir en tête à tête avec Collomb durant le cocktail, Bernard Guth faisait la cour à Caroline Auclair, Erick Roux de Bézieux faisait le tour des (po)potes, Jean-Louis Joly, le nouveau DG du Medef complotait Nokia en main, Collomb passait son temps au téléphone (DSK speaking ?), Perben regardait le plafond (à la recherche de la clim ?), Gilles Sabart, délégué régional de Saint Gobain discutait avec son voisin sous l’œil de Bruno Allenet, délégué régional de Suez.

 

Le Préfet de région, histoire de réveiller le patronat lyonnais, a décidé de se la jouer Sarkozy depuis la tribune. Il démarre son discours par un "en tant que prés… heuh, Préfet de région" avant d’exhorter élus et patrons à se bouger les fesses (enfin, cela voulait dire la même chose, mais en langage moins fleuri). Et il les convoque dans son bureau le 12 octobre pour aborder l’épineux dossier du contournement Ouest de Lyon sur lequel "il est temps de définir tous ensemble un tracé et parvenir ainsi, face aux esprits chagrins, à une solution la plus conforme à l’intérêt général, c’est-à-dire celui de nos enfants et de nos petits enfants. Si nous ne faisons pas le COL, l’Ouest lyonnais risque de dépérir au profit de l’Est." Avant d’aborder de façon volontariste l’A45, l’autre serpent de mer de la politique lyonnaise. Interventionniste jusqu’au bout, à l’image du Président de la République dont il fut l’un des plus proches collaborateurs, il conclut son intervention, courte et dynamique, par demander (exiger) l’union entre CGPME et Medef. "Unissez-vous ! Pour nous, les deux organisations patronales sont les deux facettes d’une seule et même médaille qui est l’entreprise. Je souhaite que les entreprises du Rhône soient unies indépendamment de leur appartenance syndicale pour affronter la crise que nous connaissons et accompagner la relance de notre économie. Une Chambre de commerce et d’industrie est faite pour rassembler."

 

Sur l’estrade, Jean-Paul Mauduy souriait. Il conduisait la dernière liste d’union patronale. C’était il y a 6 ans. Presque un siècle…

 

 

 

 

 

1 Commentaire

  1. Roland

    Je tiens à signaler à vos lecteurs que Denis Broliquier a été le moins attentif de tous les élus présents. A-t-il déjà fait une croix sur le fauteuil de maire delyopn qu’il convoite ?

    Réponse

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