Mathieu Dechavanne, un Lyonnais au sommet

6 décembre, 2009 | BUSINESS NEWS | 0 commentaires

dechavanne-1 Par Christophe Magnette

 

"Chez nous, on boit le même Pétrus qu'à Courchevel, seulement nous, on ferme les volets !" La bonne blague fait un tabac à Chamonix. Mais elle vaut parfois bien des discours. La capitale de l'alpinisme vit toute l'année, été comme hiver, et surfe sur un attrait touristique incroyable : "+15% cet été par rapport à 2008" se félicite Mathieu Dechavanne, désormais en charge de cultiver le prestige de la ville haut-savoyarde.

 

dechavanne2 Au pied du Mont-Blanc, le bling-bling ne fait pas partie des coutumes locales. Pourtant, on aurait de quoi se la raconter dans les chaumières au vue de la palanquée de noms célèbres qui ont choisi de se lover dans la quiétude chamoniarde. Des politiques, Edouard Balladur, Eric Woerth ou Martin Hirsch, des industriels comme les familles Seydoux ou Riboud, voire pléthore de people comme le lyonnais "dédé" Manoukian, la capitale de l'alpinisme fait recette. Seulement voilà, tout signe ostentatoire de richesse est malvenu ; et mal vu. Fumer le cigare en pleine rue ? Faute de goût mon cher ! D'aucuns trouveraient presque une mentalité lyonnaise à ces chamoniards, réputés froids et ombrageux. C'est peut-être pour ça que Mathieu Dechavanne, 38 ans, se sent comme un poisson dans l'eau dans ses habits de directeur général de la Compagnie du Mont-Blanc. Car c'est bien un gone qui, depuis début septembre, veille, tel un sherpa, aux destinées d'une drôle de cordée : la totalité des sites touristiques de la vallée de Chamonix. L'aiguille du Midi et le train du Montenvers, un million de visiteurs à deux, les Grands-Montets, le Brévent/Flégère, Balme et le tramway du Mont-Blanc qui vous emmène depuis Saint-Gervais au fameux Nid d'Aigle, au pied de la face nord du Bionnassay. Au total, jusqu'à 600 personnes en pleine saison, 57 millions d'euros de CA cette année et des investissements à foison pour maintenir un degré de service optimal. Rien que l'an dernier, 21 millions d'euros auront été affectés, principalement à la nouvelle gare de l'aiguille du midi [6 M€] et au remplacement du télécabine de Planpraz. Cette année, on se "contentera" de 9 millions d'euros, dont une bonne partie, destinés à la « Mecque » du ski, les Grands-Montets : "La première benne a été refaite et la seconde est toute neuve", se félicite Mathieu Dechavanne, toujours aussi étonné d'entendre ses pisteurs, lui raconter ces fous furieux qui partent à deux plombs du mat, en ski de rando, pour être sûrs d'être les premiers à faire la trace ! Il faut dire qu'on vient de partout pour s'adonner aux plaisirs de la glisse : 60% d'étrangers, dont la moitié d'Anglais, 15 000 Indiens, toujours autant de Japonais, l'attractivité du massif est toujours aussi grande. D'où l'obligation aussi d'être à la… hauteur.

 

Un forfait unlimited permet dorénavant de glisser dans trois pays, Chamonix donc, Verbier (Suisse) et Courmayeur (Italie) ; idem pour le site des Houches et sa légendaire piste du Kandahar. Côté projets, la Compagnie du Mont-Blanc est au taquet. Pêle-mêle : la mise en place (d'ici deux ans ?) de deux télésièges depuis le col de Balme jusqu'à Trient, en Suisse, une volonté clairement affichée d'accorder une place plus importante aux skieurs débutants et les amener en altitude, "nous allons travailler les pistes et élaborer des investissements en conséquence", dixit Mathieu Dechavanne qui aspire également à faire un effort tout particulier au Montenvers : « Nous souhaitons profiter de cet endroit d'exception pour communiquer de manière ludique et pédagogique sur les problématiques environnementales ». Un "Davos" du développement durable au pied du pilier ouest des Drus ? Une chimère peut-être bientôt réalité. Les familles ne sont pas oubliées non plus : le premier enfant bénéficiant de 50% de réduction, la gratuité étant au rendez-vous pour les autres rejetons. "Je fais un métier de paysan avec un process industriel, s'amuse notre DG, tout en ayant la volonté de créer et de fédérer une équipe autour de moi. » Son CV ? Aucune faute de quart. Natif de Saint-Genis-Laval – son papa est l'ancien président de l'Université Lyon I – il entreprend des études de gestion, IAE de Lyon puis MBA en Caroline du Nord, s'arrête cinq années à Londres, avant un retour dans l'Hexagone en 2000, du côté d'Annecy, Mathieu Dechavanne avait, jusqu'à présent, consacré l'essentiel de sa carrière à l'industrie automobile. Forcément, au quotidien, la visite de l'usine change un peu : en hélico, en téléphérique, à ski… mais en toute discrétion, et décontraction, bien sûr…

 

 

 

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